« Artiste associé de 2018 à 2020 à la Cité Internationale des Arts, j’y ai mené un programme en six chapitres, sous la forme de rencontres, d’ateliers et de performances. Les six thèmes traversent les préalables nécessaires à ma compréhension de ce que seraient des endroits de confiance — ou safe place — en art.
Un endroit de confiance me semble être en effet une translitération plus satisfaisante qu’un endroit sûr, dans la mesure où la notion sûreté contient une ambivalence : cela pourrait tout aussi bien être un endroit replié sur lui-même, sécurisé. Si le retrait — comme la non mixité — peut s’avérer propice à processus de mise en confiance, l’autonomie ne s’acquiert que dans une confrontation à l’autre et dans le collectif. Mon hypothèse est qu’une safe place est un espace réunissant des personnes diverses dans une pratique commune — danse, musique, chant, marche, apprentissage ou invention d’une langue : en pratiquant ensemble, en partageant une expérience, une langue commune née de la confrontation des identités de chacunEs s'invente. J’ai cherché ou produit divers espaces, physiques comme immatériels, que je considère être des espaces de confiance ; cette recherche est ici restituée sous la forme d'un récit sonore. » Frédéric Nauczyciel
Un endroit de confiance... Récit sonore en 6 chapitres.
Reprise de l'exposition de Frédéric Nauczyciel à la Cité internationale des arts à Paris, petite galerie, du 12 au 22 mars 2020.
Chapitre un : 0 minute [Adolescence]
Chapitre deux : 7 minutes 12 [Langue]
Chapitre trois : 23 minutes 22 [Ghetto]
Chapitre quatre : 1 heure 4 minutes 48 [Retrait]
Chapitre cinq : 1 heure 38 minutes 12 [Accueil]
Chapitre six : 2 heures 0 minutes 46 [Trajets]
Adolescence. J’ai rencontré des adolescentEs faisant l’apprentissage commun du français dans une classe d’accueil de collège. Une telle classe constitue un endroit de confiance où les adolescentEs, en définition de leur identité et confrontés en outre à un déplacement dans un pays nouveau, peuvent continuer à affirmer leur identité — et leurs langues — d'origine. Avec Dale Blackheart, performeur de Baltimore, et Fleur Kuhn, docteure en littérature, nous les avons réunis pour inventer une langue de fusion. [chapitre un, Singulis, en diverses langues, environ 7 minutes]
Ghetto. Le ghetto historique juif, né au XVème siècle à Venise, est mis en relation avec des acceptions plus urbaines et plus contemporaines du mot ghetto, qui continue d’être à la fois un espace de déterminisme et un espace communautaire propice à la création de cultures contestataires. Le mot contient ce double sens de quartier, comme lieu de protection et/ou comme lieu d’enfermement. Avec les membres de Tranquillité publique, association de grands frères de Clichy-Sous-Bois, sous contrat avec la ville pour apaiser les esprits et appeler à la tranquillité publique. [chapitre trois, première partie, en français]. Avec Lisa Revlon, femme transsexuelle des ghettos noirs de Baltimore, en visite au Mémorial de la Shoah à Paris. [chapitre trois, intermède, en français et anglais américain]. Avec Lisa Revlon et un membre de la Tranquillité publique, dans la cité du Chêne pointu [chapitre trois, seconde partie, en français et anglais américain, environ 43 minutes].
Retrait. J'ai invité l'artiste Anne-Lise Dehée à partager ses expériences menées dans l'intime et dans le collectif ; elle invite à son tour des femmes engagées à témoigner. Dans une semi pénombre, nous écoutons leurs récits d'actions et d'attention à soi et à des personnes fragilisées. Il s’agit parfois d’obscurcir sa lumière pour revenir plus fort au monde. [chapitre quatre, Lumière obscurcie, en français, environ 34 minutes]
Accueil. Une série de conversations avec les agentEs d’accueil, de sécurité et d’entretien de la Cité internationale des arts. Ils nous offrent une multiplicité de points de vue sur l’accueil des artistes de plus de 50 nationalités différentes, ainsi que sur l'hospitalité avec la présence de personnes sans domicile fixe dormant chaque soir aux abords du bâtiment. [chapitre cinq, en français, environ 21 minutes]
Trajets. Des adolescentEs et des adultes racontent leurs trajets à travers les cités de Clichy-sous-Bois, en plein réaménagement — le Grand Paris Express et le tramway T4. Ils décrivent leur environnement avec des similitudes : des immeubles, des arbres, des parkings, des poubelles, une boulangerie [Dessin collé au mur]. Ils redéfinissent, par leur mobilité, la notion de quartier et nous amènent à comprendre que l’endroit de confiance est en fait en chacunE d’entre nous, dans nos capacités à être mobiles et à traverser les lignes de partage. [chapitre six, en français allophone, environ 11 minutes]
Prise de son : Terence Meunier, Simon Marini
Mixage : Jan Vysocky
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