Agora : Dialogues autour des pratiques culturelles d’aujourd’hui.

Françoise Parfait, représentant le collectif de recherche et création Suspended Spaces (Paris), discute avec Tiago Hespanha, cinéaste-producteur co-fondateur du collectif de production de films Terratreme (Lisbonne). Le partage d’un regard et des moyens de production à travers des déplacements géographiques, disciplinaires et des rapports de pouvoir, l’imbrication entre poétique et économie et la vocation transformatrice de l’art sont les grandes thématiques de cette discussion modérée par la chercheuse Alice Leroy.

Françoise Parfait est membre fondateur du collectif Suspended Spaces (2007), plateforme de recherche en arts qui s’intéresse à des espaces géopolitiques hérités de la modernité dont l’histoire et le devenir sont « incertains ». Critique, artiste, commissaire d’exposition et auteur de Vidéo : un art contemporain (Editions du Regard, 2001), elle est aussi Professeur à l'université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre Saint Charles, et responsable du Master Recherche Arts et Médias numériques.

Tiago Hespanha est co-fondateur du collectif et société de production Terratreme filmes, créé en 2008 à Lisbonne par un groupe de jeunes cinéastes. Aujourd’hui, les films produits par Terratreme sont montrés dans les festivals de cinéma plus importants à l’international. Ils ont notamment réalisé et produit de manière collective le film L’Usine de Rien, en 2017.

Réalisateur et producteur, Tiago Hespanha vit et travaille à Lisbonne. Diplômé en architecture de l’Université de Coimbra, il a obtenu un Master en Documentaire de Création, à Barcelone, et suivi le cours de réalisation de films documentaires des Ateliers Varan. Il est professeur de réalisation du Master international en documentaire Docnomads et membre des Ateliers Varan.

Alice Leroy est maître de conférences en Études cinématographiques à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. Ses travaux portent sur les relations entre sciences et esthétique à travers les imaginaires visuels du corps. Elle est l’auteur d’une thèse intitulée « Le corps utopique au cinéma : transparence, réversibilité, hybridité ».

Nataša Petrešin-Bachelez, commissaire de la Contour Biennale (Mechelen), dialogue avec Wagner Morales, co-fondateur de la galerie et centre de documentation La Maudite (Paris). Les nomadismes et les itinérance, le passage à un nouveau paradigme artistique après 1990, les enjeux politiques et écologiques du métier de commissaire, les engagements communautaires et le militantisme comme tendance sont les sujets structurant cette discussion modérée par la chercheuse Lúcia Ramos Monteiro. Pour Petrešin-Bachelez et Morales, le geste artistique est une prise de position politique.

biographies :

Nataša Petrešin-Bachelez est commissaire de la Contour Biennale 9 (Mechelen, Belgique, 2019) et a préparé, avec Giovanna Zapperi, une exposition consacrée aux vidéos de l’actrice et militante féministe Delphine Seyrig. Son travail et ses écrits s’intéressent à des thématiques telles que les pratiques curatoriales situées, le féminisme transnational, l’écologie et la décroissance. Co-fondatrice et responsable du séminaire Something You Should Know à l’EHESS, avec Élisabeth Lebovici et Patricia Falguières, depuis 2006. Ces dernières années, elle a également été responsable de l’édition de L’Internationale Online (2014-2017) et du Manifesta Journal (2012-2014), co-directrice des Laboratoires d’Aubervilliers (2010-2012) et co-fondatrice de Cluster, un réseau européen d’institutions artistiques.

Wagner Morales est artiste visuel, documentariste, chercheur et commissaire indépendant. Il est docteur en Études Cinématographiques et Audiovisuelles de l’Université Sorbonne Nouvelle — Paris 3. Il a été artiste résident au Fresnoy (Tourcoing), au Pavillon du Palais de Tokyo (Paris) et au Helsinki International Artist Programme (Finlande). Il a été l’un des commissaires de la 28ème Bienal de São Paulo, ainsi que co-fondateur de l’espace d’art indépendant La Maudite, à Paris.

Lúcia Ramos Monteiro a obtenu un doctorat en Études Cinématographiques et Audiovisuelles de l’Université Sorbonne Nouvelle — Paris 3 et de l’Université de São Paulo, Brésil. Elle est professeur à l’Université Fédérale Fluminense, à Rio de Janeiro. Elle a été une des organisatrices de l’ouvrage Oui, c’est du cinéma (Udine, Campanotto Editore, 2009), qui étudie les rapports entre le cinéma et l’art contemporain.

Federico Rossin, programmateur indépendant et critique, discute avec Raphaël Nieuwjaer, critique et rédacteur en chef de la Revue Débordements. Dans cette table ronde, modérée par le chercheur Mickaël-Robert Gonçalves, il est question de retracer des cosmologies curatorielles et critiques, d’excentrer l’actualité et l’histoire du cinéma, de bouleverser les généalogies, les pédagogies et les méthodologies de travail, de repenser la relation de la programmation et de la critique avec le temps. Le programmateur et le critique sont des passeurs d’images et de textes « empoissonnés » qui transforment le rapport du spectateur au monde et à l’histoire.

biographies :

Federico Rossin est historien du cinéma, conférencier, formateur et passeur d'images. Il mène ses recherches dans le domaine du cinéma expérimental, documentaire et d'animation. Depuis 2007 il travaille comme programmateur indépendant pour de nombreux festivals et cinémathèques en Europe. Il intervient aussi dans des réseaux d'éducation populaire et dans des cadres universitaires.

Raphaël Nieuwjaer est critique de cinéma. Il s'occupe depuis sa création en 2012 de la revue Débordements. Il a traduit Screening sex de Linda Williams (Capricci, 2014) et contribué à des ouvrages collectifs (Breaking Bad, Série Blanche ; Notre caméra analytique). Il est également chargé de cours à Paris et à Lille.

Mickaël-Robert Gonçalves est docteur en Études Cinématographiques et Audiovisuelles de l’Université Sorbonne Nouvelle — Paris 3, où il a soutenu la thèse « Cinéma portugais en Révolution. 1974-1982 : genèse, enjeux, perspectives » sous la direction de Nicole Brenez. Il est actuellement ATER en études cinématographiques à l’Université de Picardie Jules Verne. Son travail de recherche porte sur l’histoire du cinéma portugais, les liens entre cinéma et politique et sur les formes de cinéma engagé.