Rachel Harrison
Rachel Harrison réalise des sculptures multiformes, composées de photographies, d’éléments collectés, que l’artiste assemble et détourne pour créer de nouveaux objets.
Rachel Harrison dérange les frontières entre abstraction et figuration, en associant la sculpture à d’autres médias, en naviguant entre l’espace réel et l’espace imaginaire. Ses sculptures semblent à la fois finies et toujours en chantier, fragiles et éphémères. La plupart de ses œuvres mélangent le « ready made » et le « fait main », perturbant la perception de l’ensemble de l’œuvre.
Ainsi, sur une sculpture abstraite peut surgir un petit objet reconnaissable ou le portrait d’un acteur. Ces contradictions perturbent sans cesse la perception, que peut avoir le spectateur de l’œuvre.
Rachel Harrison interroge et dérange les codes traditionnels de la sculpture. Certaines sculptures sont directement posées au sol, d’autres sur des cartons d’emballage, sur des seaux en plastique, sur des boîtes en bois renfermant elles-mêmes d’autres objets, ou plus classiquement sur des socles blancs.
Là, encore Rachel Harrison brouille les pistes, puisque face à toutes les possibilités d’interprétation on se rend compte que finalement elle utilise le socle également comme un élément perturbateur, ou au contraire totalement intégré aux œuvres. Ce qui permet à l’artiste de réaliser des associations de matières, de couleurs, de références culturelles totalement surprenantes, renforçant la confusion des codes.
Cette artiste hybride dont l’œuvre multiplie les références, à la photographie, aux objets trouvés, à des éléments sculpturaux, sollicite les connaissances intellectuelles du spectateur non sans un certain humour parfois noir ou grinçant. Le défi de l’œuvre d’Harrison étant de nous amener à reconsidérer la définition de la sculpture tout en la resituant en même temps au sein de l’Histoire de l’Art.