Table ronde avec Karim Kal, Pascal Beausse (critique d’art et responsable de la collection photographie du Centre national des arts plastiques) et Isabelle Renard (cheffe du service des collections et des expositions au Musée national de l’histoire de l’immigration)
L’intérêt de Karim Kal pour l’identité territoriale, pour les mouvements migratoires et pour ce qui est en marge peut notamment s’expliquer par son parcours biographique et familial qui selon lui «a une incidence significative». Né d’un père algérien et d’une mère française, Karim Kal a «grandi à la campagne, tout en baignant dans une culture ou contreculture urbaine» qui l’ont sans conteste influencé. Son double cursus à l’École Supérieure des Beaux-arts de Grenoble et à l’École de photographie de Vevey (Suisse) lui permet d’entremêler habilement l’Histoire de l’Art et celle de la photographie. En prenant ses distances avec un certain lyrisme propre à une tradition de la photographie documentaire, la pratique de Karim Kal se nourrit davantage de références artistiques comme l’abstraction ou le minimalisme. Éminemment politique et poétique, sa démarche photographique rend compte d’une forme de coercition spatiale induite par une supposée ergonomie structurelle et sociale. Les grands aplats monochromes que Karim Kal privilégie dans ses images ancrent ces dernières dans une critique de la domination provoquée par l’influence de l’architecture sur nos habitudes, envisageant le bâti comme un marqueur culturel et idéologique. Avec ses paysages urbains nocturnes, il dessine les contours sociaux et politiques de ces environnements, comme autant de cadres d’écrans noirs dans lesquels il est possible de projeter d’innombrables histoires.
L’exposition À corps défendant de Karim Kal et de Nengi Omukude permet de faire dialoguer le travail et les recherches de deux artistes qui ne se connaissent pas mais dont les champs d’investigation peuvent se faire écho : ici, ce sont les toiles colorées et habitées de Nengi Omuku (née en 1987, vit et travaille à Lagos) qui répondent aux images photographiques désincarnées et quasi-abstraites de Karim Kal (né en 1977, vit et travaille à Lyon et Alger). Tous deux questionnent la façon dont les corps tentent de s’émanciper d’un cadre normatif, qu’il soit social, architectural ou politique.
Prise de son et mixage : Rémi Riault
Commissaire : Marc Bembekoff
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