Lors de cette conférence introductive de la semaine « Distant Islands, Spectral Cities » qui s’est déroulée à Paris et en proche banlieue du 22 au 26 avril dernier, Olivier Marboeuf rencontre Jay (One) Ramier, pionnier du graffiti en France. Durant cette discussion, l'artiste revient sur son parcours à partir d’un choix de ses œuvres et une collection d’images issues d’archives familiales.
Né en Guadeloupe mais arrivé très tôt en Hexagone, il évoque le déracinement et la schizophrénie antillaise, sa quête identitaire d’homme noir qui passera par le voyage et la prise de conscience de son appartenance à une vaste histoire des Amériques. De l’appartement familial où s’organise des zouks à son voyage Braford en Angleterre, de son exil à Berlin au terrain vague de Stalingrad, lieu mythique de l’histoire du hip-hop où le graffiti rencontre les platines et la danse, Ramier trace une trajectoire où la musique est omniprésente, fait danser les lettres, nourrit les consciences et le désir d’émancipation. Cette conversation est aussi un voyage dans l’espace urbain car, comme il le rappelle, « la rue appartient aux graffeurs » qui y imposent leurs écritures et refus de l’ordre établi.
"Distant Islands, Spectral Cities" est un programme conçu par Olivier Marboeuf dans le cadre du Banister Fletcher Global Fellowship 2023/2024, une initiative de University of London Institute in Paris avec le soutien du Banister Fletcher Trust.
–
"Grande Caraïbe" est l’un des pôles de la Maison des diasporas. Il témoigne de la circulation des cultures et des peuples, du partage des histoires et des défis entre les archipels de la Caraïbe, les Amériques et les multiples diasporas de cette zone géographique fluide.
"La Maison des Diasporas" est un laboratoire artistique d'éducation populaire situé à Rennes et porté par les diasporas. C'est un espace de création, de recherche, de coopération et de débat permettant la remise en question des représentations, des perceptions et des stéréotypes visant les personnes supposées "étrangères".
C'est un laboratoire de recherche populaire qui interroge la désagrégation du tissu social à l'ère des montées identitaires.
Jay Ramier est un artiste pluriel qui pratique la peinture, l’installation et l’art vidéo sans contraintes ni préjugés. En 1982, il fonde avec Skki et Victor Ash le collectif BadBC, débutant par le pochoir pour transiter rapidement vers le graffiti. Rejoints par JonOne de 1987 à 1991, leur impact a été crucial dans l'évolution de « l’art urbain », des rues aux galeries et aux espaces curatoriaux. Leurs premières expositions indépendantes (Berlin/Paris) visaient à présenter une nouvelle vague d’artistes français affranchis des traditions des beaux-arts. Aujourd’hui, le parcours artistique de Jay Ramier, ancré dans la mémoire et l’exploration des archives, transcende les tropes conventionnels du graffiti et intègre des fragments de texte et des citations évocatrices tirées de domaines musicaux tels que le jazz, le rap, le rhythm and blues et les mélodies caribéennes. À travers son travail, il explore avec éloquence l'intersectionnalité de son héritage « créole », reliant ainsi les continents et les cultures.
Animation : Olivier Marboeuf
Prise de son et mixage : Victor Donati
Programme
Antenne
Reliées
-
Distant Islands, Spectral Cities, session # 2 Jour 1 / Partie 3 Shuck One
- Langue : Français
- Plateau radio
- Conférence
- Paris • France
Plateau radio & Conférence pour le programme : Grande Caraibe et pour l'antenne : Maison des Diasporas
-
Distant Islands, Spectral Cities, session # 2 Jour 1 / Partie 4 Paul-Aimé William
- Langue : Français
- Plateau radio
- Conférence
- University of London Institute in Paris
Plateau radio & Conférence de Olivier Marboeuf & Paul-Aimé William pour le programme : Grande Caraibe…