Il semblerait qu’on soit toujours le spectateur de quelque chose – enfin, parfois. Il semblerait aussi, du moins sociologiquement depuis Rancière, que le spectateur se soit émancipé, que le sujet et l’objet c’est forcément une affaire de co-construction. Qu’on entend même le faire participer, interactivement, le spectateur. Il semblerait bien qu’on puisse y prendre du plaisir, à être spectateur – assis debout embarqué choqué séduit fasciné – mais que cette position est intenable quand le monde dans lequel nous vivons s’effondre sur lui-même, plus ou moins lentement. Que le mot fait peur à certain.e.s, et qu’il en rassure d’autres. Il semblerait que tout dépend : où on se tient, et devant quoi, au juste, comment on se place, qui parle, à qui, pourquoi, et depuis quels possibles, quelle capacité, quelle sensibilité ? Que ce mot-là en appelle de nombreux autres – observer, écouter, culture, économie, économie de l’attention, étudier, apprendre, éducation, distance, pouvoirs publics, décor, texte, imiter, témoigner, se laisser émouvoir et se laisser porter, show must go on, ennui, dialogue, réagir, prendre conscience, action... Que ce mot circule, partout, du théâtre à la rue, de la scène au réel, du temps pour soi à l’urgence politique.
Pas évident. Tant mieux. Ça donne du grain à moudre.
C'était un 2 janvier
Des ordres
Dramaphobie
Faut-il choisir la meilleure place
Gilet jaune taille mannequin
Il y a un temps pour tout
Gratuit je peux
J'ai jamais vu personne en sortir
Jamais je suis en mission
Je ne connais pas les titres mais je connais toutes les paroles
Les grandes affaires se jouent la nuit
Les ombres
Les rues sont vides parce que les intérieurs sont pleins
Mordez la machine
Plus fort que Gérard
Révolte porno
Accueilli par la MC93 à Bobigny, le Master 1 de Création littéraire de l’université Paris 8 s’est trouvé, in situ, traversé par cette notion, et a tenté de la saisir, ou de la laisser échapper, ou d’aller voir ailleurs si elle y était, aussi, ou pas. Pendant dix jours, nous avons arpenté la MC93 : rencontré les équipes, vu des spectacles de la programmation, participé aux ateliers, échangé avec des habitué.e.s du lieu, et des habitant.e.s de Bobigny... Une découverte par fragments, dans un temps très court, une expérience collective, passionnante. Qui n’a rien eu d’un huis clos : nous avons été rattrapé.e.s par les événements, le spectacle du dehors est venu bousculer l’ordre attendu des choses, pour s’infiltrer dans nos textes. « Ça raconte ça » donne à entendre cet instant -t, un moment partagé et traduit par une pluralité de regards, de pensées, de désirs et d’écritures, assemblés ici dans une série de textes lus.
En parallèle, le groupe FIEVRE s'est lancé dans une Chronique d'un hiver, demandant aux gens du théâtre à la rue, de Bobigny à Paris, de répondre en écrivant sur une feuille, à la question suivante : Qu'est-ce qui vous préoccupe en ce moment ?
Atelier-résidence organisé par : Olivia Rosenthal
Mixage son : Mathis Berchery
Auteur·ice·s
Antenne
Reliées
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Podcasts Extra! 2019
- Langue : Français
- Création sonore
- Documentaire
- Centre Pompidou • Paris
des Création sonore & Documentaire de Lionel Ruffel & Jean-Max Colard & Julie Boidin &…