Marathon n°7 • Pierre Philippe-Meden

Pratiquant de kalaripayattu, Pierre s’est intéressé pour ses recherches doctorales, en études théâtrales, à l’histoire de la formation du comédien, au training de l’acteur et aux relations historiques entre les arts du spectacle vivant (cirque, danse, théâtre) et l’éducation physique et sportive (EPS). Ses travaux sur l’œuvre de Georges Hébert, lieutenant de vaisseau et artiste de cirque, l’ont conduit à explorer le renouveau du corps chez les réformateurs français du théâtre, entre autres : Jacques Copeau, Charles Dullin, Jean-Louis Barrault et Jacques Lecoq.[1]

De 2011 à 2018, Pierre a enseigné l’histoire du sport (institutions, relations internationales), l’histoire de l’éducation physique (scolaire) et de la santé (hygiénisme, naturisme), ainsi que l’anthropologie des pratiques corporelles en STAPS à l’Université d’Artois, à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et à l’ILEPS de Cergy.

Pierre poursuit ses recherches au sein de l’équipe pluridisciplinaire RIRRA 21. Ses nouvelles recherches portent sur une discipline complètement artistique et sportive : le cirque ! En tant qu’historien, il travaille sur les écritures de l’histoire des arts du cirque, et par exemple sur leur importance actuelle en éducation physique et sportive.[2]

Ainsi, Pierre joue sur deux terrains : celui des études sportives et celui des études artistiques et parle depuis cette interdisciplinarité !

Au micro de l’entretien long, Pierre aborde l’histoire de l’art-sport et la nécessité d’historiciser ce terme : replacer l’expression dans le contexte de la naissance du « sport » tel qu’on l’entend aujourd’hui et penser l’histoire du corps à laquelle l’art-sport est lié.

Pierre parle également de ce que l’anthropologie peut apporter à la compréhension des liens entre art et sport, notamment car elle permet de concevoir l’art-sport comme relevant d’une construction culturelle. En proposant une approche critique de « l’art-sport », il revient sur les origines de l’art-sport au XXe siècle et développe des exemples historiques où art et jeux olympiques sont liés notamment dans le contexte de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres.

À la fin de l’entretien, Pierre revient sur l’état des lieux de la recherche sur art-sport et évoque les défis épistémologiques que pose cette interdisciplinarité. Il rappelle également la richesse des notions transversales aux deux disciplines ainsi que les différences fondamentales entre l’art et le sport.

[1] Pour plus d’informations lire : P. Philippe-Meden, Du sport à la scène: le naturisme de Georges Hébert (1875-1957), Pessac : Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Corps de l’esprit », 2017 ; et co-écrit avec Philippe Liotard : « Le Geste théâtral en EPS. Histoire, discours, enjeux », Revue d’histoire du Théâtre, n°287 : « Variations autour du geste théâtral », 2020, p. 126-142.

[2] P. Philippe-Meden, « Entrée du cirque dans la formation des enseignants et enseignantes en éducation physique et sportive en France : une approche historique (1983-2019) », dans P. Goudard et D. Barrault (dir.), Médecine du cirque, Montpellier : Sauramps Médical, 2020, p. 389-397.