Diane Rabreau

Les histoires imaginées par Diane Rabreau impliquent un réseau
de participant-es complices fait de chair et d’os qui interviennent le plus souvent dans la rue, laissant planer le doute dans les maisons...

La SATEX (Satellite Explorer, 2016) - une nouveau moteur de recherche qui enquête sur le terrain ; la Boiture (2015) - une sculpture déployable sur le toit d’une Peugeot 205 transformant le véhicule en boite pour des voyages motorisés à l'aveugle. Le Télétour du monde, une entreprise fictive de voyage par téléphone. Sous sa casquette de travailleuse sociale, elle organise des randonnées le long d'une frontière invisible intercommunale, une colonie de vacances au cours desquelles on enquêtera sur un animal imaginaire ou sera monté un club-mystère, etc. Les ateliers qu'elle propose s’axent autour de l’exploration d’un terrain (fictif ou réel) par l’expérience collective et la collecte de trace (sonores, visuelles, rêvées…).

Pendant une partie de sa vie (2013-2015) Diane se lance dans une expédition artistique : Diane goes for you , un service d’exploration personnalisé des mystères de la vue satellite. Cela l’a amené à parcourir le monde et à exposer les traces de ces voyages en Europe, au Japon, en Mongolie et en Corée, sous forme de conférences, d’installations, de dessins, de récits. Ces années de semi-nomadisme et de recherche poétique à travers l’œil du satellite lui ont permis d’envisager l’art comme un immense réseau de possibilités d’actions et de connexions humaines ou spatiales et de comprendre qu’il est saugrenu de vouloir figer le monde dans un point de vue unique. Faire des kilomètres à pied, en train ou en autostop vers des destinations méconnues l'ont fait s’attacher à l’anodin autant qu’au politique et percevoir que les deux sont inévitablement liés.

Dans une approche hybride entre art et action sociale, Diane Rabreau est engagée dans l’idée que le processus artistique puisse embarquer des personnes de tout bord dans l’optique d’expérimenter des formes de co-créations. Elle s'inscrit dans une recherche de mouvement, de transversalité qui emploie le jeu comme point de départ d’expériences sociales et pédagogiques de notre environnement immédiat. Il y a cette soif de (re)connexion et le besoin de lutter contre la déshumanisation et l’aliénation dues à l’accélération de la vie et notre manque de racine. Il y a aussi le besoin de participer à une réflexion globale autour des notions d'usages et usager.es du monde. Faire des ponts entre des mondes, repenser l'idée qu'on se fait du cadre, de la limite, de nos frontières.