C’est Hedwig Houben et Jean-Charles de Quillacq qui m’ont parlé de ce que leur langue leur faisait, comment elle parle aussi bien pour elleux que sans elleux. Il et elle ont reconnu en elle une certaine autonomie qui les force à la tenir à distance en même temps que tout ce qui passe pour familier, évident, intime ou domestiqué.
Jusque-là, ma langue reposait dans ma bouche comme si de rien n’était. Puis on a parlé d’elle et elle a pris un certain poids, occupé un certain volume dans ma bouche. Elle est devenue une chose à part, en partie visible et en partie invisible, pas tout à fait en moi ni tout à fait à moi. « La langue de ma bouche », c’est aussi une langue qui fourche, qui se fait entendre avant de se faire comprendre, une créature indépendante douée de parole, un instrument émetteur avec sa propre technique. Cette langue-là n’est plus si familière à cette bouche qui est la sienne et qui est la mienne.
Contributions
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- Langue : Français
- Conférence
- Table Ronde
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Double corps
- Langue : Français
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