Depuis 2004, l’atelier Lecture(s) de bouche(s) produit des rencontres et des projets artistiques autour de la poésie et la littérature dans plusieurs institutions à Paris, en banlieue et en Picardie comme par exemple de 2007 à 2016, au sein de l’Atelier Formation de base d’Emmaüs-Solidarité à Paris, avec des personnes en apprentissage du français langue étrangère.
Lecture(s) de bouche(s) est un atelier de lectures de poésie à voix haute, enregistrées, C’est une affaire de langues et de bouches à travers le filtre de la poésie (Ghérasim Luca, Baudelaire, Bernard Heidseick, Mahmoud Darwich, Édith Azam, Yannick Torlini …), de la littérature (Beckett, Duras, Vittorini, Rosa Luxembourg, Racine, Dany Laferrière…).
L’atelier commence par une série de lectures chorales. Elles sont travaillées à partir de l’apparition des mots. Les mots comme des sculptures qu’on doit façonner avec la bouche. Modeler c’est très important, ça créée de l’énergie pour la lecture. Décortiquer toutes les sonorités, jouer avec. Un travail sur « comment les sons sortent » mais aussi « comment on peut les recevoir ».
Je présente rapidement le fonctionnement de l’enregistreur, comment on tient un micro, comment on enregistre. Je commence à organiser les voix. Les vitesses de lectures. Les corps dans l’espace. Le plus important pour moi est de montrer tout de suite aux participants là où je veux les emmener. « On va tout de suite lire le texte. » « On va le lire tous ensemble. On va tout de suite s’enregistrer. Qui enregistre, qui écoute au casque ? On va tout de suite s’écouter.
Dans la lecture il y a un rapport d’abord esthétique du côté des phonèmes, un travail sensible sur la matière. Alors tout le monde s’y retrouve.
C’est un petit dispositif où des éléments hétérogènes viennent s’agencer : l’action du corps, la voix, les sens, le signifiant souvent penché sur des textes poétiques.
L’adresse « faire travailler ensemble », c’est quelque chose de très collectif, très musical, cette contrainte à être en interaction. Une lectures à voix hautes implique quelqu’un qui écoute. Double travail donc, de lecture et d’écoute. J’essaye de réveiller des micro-désirs. De ne plus se parler à soi mais à l’autre.
L’atelier Lecture(s) de Bouche(s) a fait parti de la première journée d’étude sur le poète Ghérasim Luca à l’Université de Cergy-Pontoise, 2004 ; de l’étude Culture et action sociale, CG de Seine-Saint-Denis, 2008.
Il a fait l’objet d’une communication au colloque Écritures en migration(s), Histoires d’écrits, histoires d’exils, à l’Université Paris 8, Saint-Denis en 2012.
Il a été présenté au Musée du Quai Branly, 2015, dans le cadre du séminaire Littératures et anthropologie Histoires de gestes, de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.
Il a été le sujet d’entretiens entre Serge Martin et Patrick Fontana dans la Revue Europe, mai 2016, consacrée au poète Ghérasim Luca ; avec Olivier Mouginot pour sa thèse : Ateliers du dire, sur la voix en didactique du français et des langues.
Contributions
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Julien Blaine, Quelques jours en 2013 (extraits)
- Langue : Français
- Atelier Sonore
- Lecture
- Villemoisson
Atelier Sonore & Lecture de Patrick Fontana pour le programme : JE est un autre et…
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Mahmoud Darwich (1941-2008)
- Langue : Français
- Atelier Sonore
- Lecture
- Morsang-sur-orge, Villemoisson, Fleury
des Atelier Sonore & Lecture de Patrick Fontana pour le programme : JE est un autre…
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Luca Babel
- Langue : Français
- Création sonore
- Paris
des Création sonore de Patrick Fontana & Aelters & Pierre-Yves Fave & Nathalie Nambot pour…