Proposant une perspective critique mais aussi affirmative, ce panel vise à donner un aperçu du réseau de relations entre les êtres vivants et non vivants, tel qu'il appraît dans le temps présent, à différents endroits de la planète. Les constitutions en Amérique latines, les lois ordinaires en France et en Europe, les revendications et les projets de loi en Australie, constituent autant de cas qui remettent en cause la division oppositionelle entre la vie et la non-vie, rendant ainsi poreuse cette frontière radicale.
Ouverture du colloque par Elizabeth Povinelli
- Langue : Anglais
- Conférence
- Columbia Global Centers • Paris
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Enregistré le jeudi 11 avril 2019 au Columbia Global Center dans le cadre du séminaire Geontopower : Cartographie de la scène européenne de la critique du libéralisme tardif
Valérie Cabanes : Reconnaître chaque élément de la nature dans son rôle vital
- Langue : Français
- Conférence
- Columbia Global Centers • Paris
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Si la Terre fonctionne comme un organisme vivant, est-elle vivante ? Si l’Eau est source de vie, est-elle vivante ? Ce qui est certain est que l’humanité ne pourra survivre si elle ne reconnait pas les liens d’interdépendance qui la lie aux autres espèces, mais aussi aux écosystèmes terrestres. Si le droit définit les règles du vivre-ensemble, il est temps qu’il garantisse que chaque élément de la nature puisse jouer son rôle dans le maintien de la vie. L’humanité doit leur reconnaître le droit à exister et à rester sain et pérenne car le respect de ces droits est la condition sine qua non du respect de ceux des générations futures.
Enregistré le jeudi 11 avril 2019 au Columbia Global Center dans le cadre du séminaire Geontopower : Cartographie de la scène européenne de la critique du libéralisme tardif
Diego Landivar : Hypersujet et anthropocène — La Pachamama entre sujet de droit et hypersujet du droit. Une analyse anthropologique comparée du droit des entités de nature en Bolivie et Equateur.
- Langue : Français
- Conférence
- Columbia Global Center • Paris
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Ces dernières années une intuition remarquable a provoqué un retentissement important : la plasticité de la personnalité juridique, les opérations du droit permettraient d’accueillir d’autres versions du monde tout comme des entités non humaines en tant que sujets de droit. Grâce à une analyse anthropologique comparant les cas de la Bolivie et de l’Equateur nous montrons qu’il y a au moins deux manières de penser cet animisme juridique. La première montre un animisme juridique fonctionnant à travers des opérations techniques du droit. La deuxième instaure un hyper-sujet, la Pachamama, qui fonctionne comme architecture de diplomatie cosmologique, instaurant un sacré garant et dessinant des territoires d’inaliénabilité. La Pachamama revitalise certaines formes de traduction déique tels qu’elles étaient opérationnelles avant l’avènement du monothéisme. Les peuples négocient sur la base d’attachements et de renoncements, ils sont obligés de traduire les entités ou divinités qui comptent dans la cosmologie des autres, et on porte un soin particulier aux attributs plutôt qu’aux substances. De par son rattachement à l’idée de terre et de territoire, elle ouvre la voie à de nouveaux continuums géontologiques au sens de (auteruice:Elizabeth Povinelli), où des territoires, sacralisés pourraient devenir le socle ontologique de référence du droit et de la politique : terre nourricière, territoire à défendre, coalition d’entités humaines et non humaines, espaces inaliénables et mis hors marché / hors commerce, communs…
Enregistré le jeudi 11 avril 2019 au Columbia Global Center dans le cadre du séminaire Geontopower : Cartographie de la scène européenne de la critique du libéralisme tardif
Barbara Glowczewski : Le désert en éveil. Lorsque les non-lieux deviennent des événements.
- Langue : Français
- Conférence
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La géontologie de Povinelli propose de cerner la question de l’anthropocène avec trois figures interconnectées : le désert, l’animisme et le virus. Sa figure du désert comme milieu sans vie, source de richesses minières pour le capitalisme, résonne en partie avec cette proposition de Deleuze (L'île déserte et autes textes, 2002, 14) : « l'essence de l'île déserte est imaginaire et non réelle, mythologique et non géographique ». Or cette fable du désert comme inhabité et mort, à l'instar de la notion de matière inerte, légitime fantasmes et violences. Grâce à l'expérience des Warlpiri et de leurs voisins du désert central australien, c'est dans un entrelacement du géographique et du mythologique que j'ai appris à voir le désert comme un archipel, un réseau de lieux toujours en émergence de vie, un espace-temps à la fois imaginaire, physique et spirituel, corporel et minéral, où l'on apprend à se transformer en devenirs-lieux, devenirs animaux, plantes ou eau. L'enjeu ici est non pas l'origine mais la reproduction des choses et des mouvements, l'actualisation des événements. Ce que Guattari à la suite de Varela appelait l'enaction. Les Aborigènes du désert ont eux théorisé ces processus de rétroaction entre virtuel et actuel dans leur cosmopolitique du Dreaming, un espace-temps où, plutôt que l'âge d'or d'une vision linéaire ou cyclique du temps, le mythe est parole performée (chant, danse, peinture et film aujourd'hui) de chaque forme d'existant en acte dans des plurivers qui peuvent s'affronter à la surface de la terre, et aujourd'hui face à l'extractivisme transnational et globalisé.
Enregistré le jeudi 11 avril 2019 au Columbia Global Center dans le cadre du séminaire Geontopower : Cartographie de la scène européenne de la critique du libéralisme tardif
Discussion
- Débat
- Columbia Global Centers • Paris
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Discussion entre l’ensemble des panelistes et Elizabeth Povinelli
Enregistré le jeudi 11 avril 2019 au Columbia Global Center dans le cadre du séminaire Geontopower : Cartographie de la scène européenne de la critique du libéralisme tardif
Auteur·ice·s
Programme
Antenne
Reliées
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Session 4 : Réimaginer le planétaire
- Langue : Français
- Conférence
- Débat
- Columbia Global Centers • Paris
des Conférence & Débat de Jennifer Gabrys & Shela Sheikh pour le programme : Geontopower : cartographie…
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Session 3 : Faire-monde : extractions, ressources, rebuts
- Langue : Français
- Conférence
- Débat
- Columbia Global Center • Paris
des Conférence & Débat de Nacira Guénif-Souilamas & Françoise Vergès pour le programme : Geontopower : cartographie…
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Session 2 : Déchets et poisons dans un monde qui dérape
- Langues : Anglais & Français
- Conférence
- Débat
- Columbia Global Centers • Paris
des Conférence & Débat de Bénédicte Ramade & Olivier Marboeuf & Louis Henderson & Valérie…