Plateau du Tout-monde n°2 : Œuvrer les limites du droit n°1

En juin dernier, le Bureau des dépositions, œuvre performée, immatérielle, processuelle et infinie, composée de 10 co-auteur.trice.s aux statuts administratifs différents, a invité la r22 Tout-monde à le rejoindre pour collaborer à l’exposition d’une requête juridique en matière de contentieux du droit d’auteur. L’œuvre est un exercice de justice spéculative qui s’attaque aux violences produites par le droit des étrangers et le droit d’asile, les politiques migratoires et les Etats-nations en passant par le droit d’auteur. Cette oeuvre fera aussi l’objet d’une requête auprès du Tribunal de Grande Instance.

En empruntant d’autres chemins, Rester. Étranger, une œuvre dont le format est la famille, s’expérimente depuis 2015 dans « un genre d’art experimental. Un art en train de se faire. Dont on fait l’expérience réelle. Un art vivant non spectaculaire. Non exclusif. Qui appartient à ceux qui le font. Qui le respirent. Qui le transpirent. ».

Tous deux grattent les failles des politiques migratoires pour forcer l’hospitalité du droit des étrangers à partir du droit d’auteur, et continuent d’œuvrer les limites du droit pour fabriquer de la justice depuis des lieux autogérés, des squats, des universités, des centres d’art, depuis des français langues étrangères et des langues administratives, à la frontières de mondes clandestins et du feu des projecteurs.. Dans le sillage des perspectives dessinés par la « Plaidoirie pour une jurisprudence » des artistes Olive Martin et Patrick Bernnier, Ils et elles ont mis en commun ces pratiques pour commencer à constituer un groupe de travail au long cours en vue de fabriquer de la justice dans les interstices du droit.

C’était une première rencontre, nous en ferons d’autres, avec d’autres personnes aussi, des juristes, des artistes, des voyageurs, des militants associatifs, des revenants et toutes celles et ceux qui voudraient rejoindre ce chantier expérimental.