CONVERSATION PUBLIQUE: SAMMY BALOJI ET ROLANDO VASQUEZ MELKEN À LA GALERIE IMANE FARÈS

« Je ne suis pas intéressé par le colonialisme comme nostalgie, ou par le fait qu’il s’agisse d’une chose du passé, mais par la perpétuation de ce système. » Sammy Baloji.

En révélant les dissonances du discours occidental, principalement construit autour de narratifs éclairant la colonisation par ses avancées et découvertes scientifiques, Sammy Baloji met en lumière à la fois ce qui relevait de la découverte scientifique - notamment en systématique permettant des avancées importantes en biologie, zoologie ou encore mycologie - et ce qui relevait du contrôle scientifique, ainsi que de l'appropriation territoriale de l'Afrique par les colons occidentaux. Dans cette conversation publique Sammy Baloji et Rolando Vazquez Melken mettent en lumière la notion d'extractivisme, toujours présente en filigrane dans l'œuvre de l'artiste.

Rolando Vázquez Melken

Rolando Vázquez Melken est sociologue, enseignant et théoricien décolonial. Rolando est professeur titulaire de théories et de littératures décoloniales et post-décoloniales, avec un accent sur le Sud global à l'école d'analyse culturelle de l’Université d'Amsterdam (ASCA). Jusqu'à récemment, il était professeur associé de sociologie et chercheur affilié à l'université d'Utrecht. Il est régulièrement invité à donner des conférences sur la décolonialité dans des institutions universitaires et culturelles. Depuis 2010, il codirige avec Walter Mignolo l'université d'été décoloniale, désormais hébergée par le Van Abbemuseum. En 2016, il a co-rédigé avec Gloria Wekker le rapport de la Commission sur la diversité de l'Université d'Amsterdam. Il est conseiller à la Jan van Eyck Academie de Maastricht, à la RijksAcademie d'Amsterdam et au Musée du Textile de Tilburg. Son dernier livre publié en 2020 s'intitule "Vistas of Modernity : Decolonial aesthesis and the End of the Contemporary" (Mondriaan Fund).

Sammy Baloji

Sammy Baloji est un artiste et chercheur. Avec ses photos, films et installations, il explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo et l’impact de la colonisation belge. En 2008 il a cofondé les Rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi et il travaille actuellement sur un doctorat à l’université de Saint Lucas à Anvers. Lauréat du programme Rolex de mentorat artistique. En 2019-2020, il a été pensionnaire de la Villa Médicis.Plusieurs expositions personnelles ont été consacrées à son travail : Palazzo Pitti à Florence (2022), Beaux-Arts de Paris (2021), Lund Konsthall (2020), Framer Framed (Amsterdam, 2018), The Power Plant, Toronto (et le WIELS (Bruxelles, 2016-2017). Il a également été invité à la Biennnale d’architecture de Venise (2023), à la Biennale de Sharjah (2023), à la Biennale de Sydney (2020), à la documenta 14 (Cassel/Athènes, 2017), à la Biennale de Lyon (2015), ainsi qu’à la Biennale de Venise (2015).